Allez-y…les yeux fermés ! –à tâtons, donc ;-) -

Nous sommes arrivés en fin d’après-midi, après le pont à droite, comme indiqué par un motard connaissant bien la région…Nous arrivons devant un hôtel anciennement cité par le Routard mais qui semble avoir changé de propriétaire (et de nom) puis revenons en arrière et atterrissons à Sappaya, chez Whang et son mari Australien, Les.

Excellente adresse ! Les chambres sont simples, avec salle de bain partagées, mais la terrasse offre une vue magnifique sur la rivière Kok et sur le flanc de la montagne où étincellent plusieurs statues de Bouddha. L’accueil de nos hôtes est formidable. Whang nous indique les endroits à ne pas rater dans la région – il y en a plein ! De quoi rester plusieurs jours dans ce village charmant – ., les livres mis à disposition nous permettent de nous renseigner sur le Laos, Les est un pince sans rire super drôle (quand nous comprenons ce qu’il dit) et nous entamons un séjour sous le signe d’une corne d’abondance…

Pour commencer, au retour de notre dîner, Whang nous fait griller des épis de maïs, à la grande joie des « poulettes » de service que sont Sixtine et Béa.
Pour le petit déjeuner qui n’est pas censé être inclus, il y a du café, du thé et des toasts dans la cuisine à disposition qui viennent compléter ce que nous avions déjà prévu. C’est donc lestés d’un solide petit-déj et d’une boîte de gâteaux offerte en prime que nous prenons la route de la montagne le lendemain matin.

Nous commençons par un premier stop près d’une belle statue féminine d’où nous avons une magnifique vue sur le village de Thaton. Nous voyons tout un tas de moines sauter dans des pick-ups et se mettre en route pour une destination inconnue. Une grande effervescence règne parmi les jeunes moines restés dans ce qui semble être une salle d’étude….

Nous continuons l’ascension de la montagne (en voiture) et arrivons à une sorte de musée – palais où trônent des statues de différents styles. Nous visitons les lieux tout en faisant une partie de cache-cache dans ce musée-labyrinthe (comme les Thaïlandais, qui ont une attitude très détendue dans les temples et bâtiments assimilés). Une fois sortis, nous allons voir du côté de la grande salle où psalmodient les moines, et là, nous avons l’explication de toute l’effervescence précédente : c’est la grande fête du temple et nous sommes conviés au déjeuner !

Chic alors…

Après un petit apéro jus de raisin, en compagnie d’autres familles thaïes, devant la salle où déjeunent les moines, nous nous régalons d’une soupe dont les différents ingrédients sont séparés, ce qui nous permet de doser les épices en fonction de la sensibilité de nos palais…

Nous sommes les seuls européens, (à l’exception d’un moine, mais nous ne sommes pas dans la même salle) et l’anglais n’est pas de mise autour de la table. Mais comme toujours, la présence des filles est un merveilleux sujet d’échange avec les personnes dont nous ne partageons pas la langue…

A la fin de notre repas, les autres convives s’étant envolés aussi vite qu’ils étaient venus, nous repartons nous aussi, en direction du « 3^ème étage » de la montagne, où trône de nouveau un statue de Bouddha bien sûr. Un Thaïlandais venu déposer des offrandes s’amuse à jeter des pièces dans le panier que tient la statue, à 4m de haut. Puisque ça ne paraît pas irrespectueux, nous nous lançons nous aussi dans une partie de basket- offrande…

Puis nous repartons par un petit chemin pas du tout balisé, que Laurent a repéré de là-haut et qui semble mener au village. En fait, c’est à une sorte de plage au bord de la rivière Kok que nous aboutissons, après une descente tout à fait sportive,qui met nos freins en émoi. Pour nous accompagner, nous avons avec nous une chanson des One Direction (album choisi par les filles pour notre périple en voiture, en complément d’un CD du Buddha Bar choisi par les parents et d’un CD des Rolling Stones qui, contrairement aux 2 CD précédents, plaît à toute la famille), dont nous ne commenterons pas la qualité musicale, mais dont les paroles sont « live while we are young »…

Nous nous sentons en effet très jeunes pendant la remontée là encore assez folklo…

Après une pause dans une plantation de thé délicieusement odorante, nous prenons la direction de Chiang Rai.
Nous avons décidé de ne pas aller dans les villages traditionnels Karen, et d’éviter notamment les « femmes girafes »car nous en gardons l’impression d’une réserve et cela ne correspond vraiment pas aux types de relations que nous espérons nouer avec les habitants des régions traversées.
Cependant, mûs par une intuition soudaine,nous tournons au panneau « village Karen » et nous garons à l’entrée du village, d’où part une camionnette remplie de femmes en costume traditionnel.

Nous nous engageons dans le village (où les gens sont habillés de façon européenne) et voyant un panneau « catholic church », nous en demandons le chemin à une femme venue à notre rencontre. Elle nous indique la chapelle, nous laisse entonner quelques chants et nous récupère à la sortie pour nous offrir du thé. Nous nous asseyons aux côtés de quelques hommes sur une terrasse en bois devant une petite maison, nous souriant à défaut de pouvoir nous parler car nous n’avons pas de langage commun. Deux enfants sortent de la pièce, notre hôtesse découpe une pastèque pour accompagner le thé et nos filles se précipitent sur un chiot qui semble assez mal en point, mais qui reste envers et contre tout « trop mignon ».

Laurent repart à la voiture chercher les porte-clefs Tours Eiffel que nous avons pris pour faire de petits présents et rapporte également les pistolets à eau utilisés pendant Songkran. Le garçon de 4 ans et sa sœur de 6 ans s’en donnent à cœur joie et nous prenons plaisir à voir courir tous les enfants pour une grande bataille d’eau qui nous rappelle celle que nous avions faite il y a 14 ans dans un petit village un peu similaire…Nous prenons congés de nos hôtes, les femmes sont ravies des porte-clefs, même si elles n’ont jamais entendu parler de Paris et les filles sont contentes d’avoir fait des heureux avec leurs pistolets.

Enfin, « fraternité, « rencontre », « rires et jeux », tout ça, c’est bien beau, mais ça ne fait pas bouillir la marmite…ont l’air de penser les deux vieilles femmes, vêtues de leurs vêtements traditionnels et fumant leur vieille pipe, qui trottent chercher leur stock de bracelets à vendre lorsqu’elle nous voit passer…Transaction gagnant – gagnant, on achète leurs bracelets et elles nous offrent leur sourire photogénique…

Nous filons ensuite vers Chang Rai, à la guesthouse où doit nous être livrée une nouvelle carte bancaire. Changement de paysage ! Chiang-Raï est une vraie ville beaucoup plus étendue que nous ne l’imaginions et la conduite sur l’autoroute avec les voitures et les scooters déboulant dans tous les sens n’est pas du tout agréable. Après notre séjour « au vert », nous ne sommes pas ravis de retrouver une ville qui nous apparaît sans aucun charme…