Ca commence en bas...

22 octobre, Lima suite

Lundi -(Bref) retour en France

 

Aujourd’hui, nous partons récupérer à l’Ambassade  nos permis de conduire nationaux, car nous avons les permis internationaux, qui ont parfaitement convenus aux policiers argentins, mais seront-ils suffisants pour la Nouvelle-Zélande ? – Merci au passage à ceux qui ont rendu cela possible-.

 

Les vitres de la guérite du gardien de l’ambassade sont en miroir…nous demandons aux fillesd'arrêter de se recoiffer et de faire des grimaces…ça n’est pas le bon endroit pour faire croire que nous sommes belges, dommage !

 

Après ce bref passage à l’Ambassade, nous prolongeons ce  petit air de France en passant à l’Alliance Française, où chacun trouve son bonheur dans la super bibliothèque dont seules les crêpes au nutella vendues dans la cour parviennent à nous déloger.

Du coup, c’est raté pour les visites touristiques, un petit tour pour voir la mer (et les jeux d’enfants) (et les panneaux "armes interdites") et  nous enchaînons sur un petit restau bien sympathique :  « le quartier latin », dont la déco murale est composée de premières pages d’un magazine  français année  par année , ce qui donne lieu à des discussions passionnantes. Bonne adresse, un menu le midi à moins de 10 soles, un autre à 15 le soir, c’est bon, la musique est super, à peine un petit cafard de temps à autre…

 

Le métier du jour : Ambassadeur (en plus, c'est pratique quand on voyage).

Et si on devenait végétarien ?

Au Pérou, 70% de la forêt est brûlée pour laisser place à des champs, notamment de maïs ou de soja…L’alimentation, essentiellement animale, cause première de la déforestation.
Quand on sait que 40% de cette alimentation sera finalement non consommée (péremption, invendus…), quel gâchis…

Concrètement, si on baissait notre consommation de viande ? Et qu’on faisait la chasse au gâchis ?

Après, on ira se promener dans la forêt !

21 octobre, arrivée à Lima

Cruz del Sur, la meilleure compagnie du Pérou de réputation.

En effet, après 20h, on serait presque déçus d’arriver, avec les sièges confortables, les repas bons et assez copieux, les chauffeurs qui se relayent toutes les 4 heures et les films adaptés aux enfants ! Enfin presque, parce que Laurent a un début de gastro (pas cool en bus !), que le début de la route a été très difficile, la moitié du bus n’a pas supporté les tournants incessants (c’est là qu’on voit que nous nous sommes habitués ! ) et que notre louloute a réveillé tout le monde à 5h en hurlant, la pauvrette.

Donc, nous voilà arrivés à Lima, l’endroit a priori "le plus craignos" de nos destinations… - nous changerons notre regard sur cette ville à l'issue de notre séjour !-

Du coup, nous logeons à l’hôtel, dans le quartier huppé de Miraflores, là où les maisons sont protégées par de grandes grilles, où un passant sur trois est un policier où un vigile et où les caméras scrutent les boulevards.

Nous en profitons pour dormir, travailler, préparer la prochaine destination…

Les filles ne sont pas fâchées  de dormir dans un « vrai » hôtel, surtout estampillé  3 étoiles,  nous les parents n’aimons pas trop les contraintes et les frais qui sont attachés à ce type d’établissement (il ne faut pas faire de bruit, impossible bien sûr de cuisiner, le taxi de l’hôtel pratique  le double  du prix des taxis des rues), mais bon, il faut reconnaître qu’il est agréable d’avoir des serviettes moelleuses au sortir de la douche plutôt que nos fines serviettes qui ne sèchent rien.

17 octobre, le Machu Picchu vu par une Wawita

Ce matin, Maman nous a réveillés à 4h45 pour aller au Macchu Pichu. Papa était déjà parti réserver les places dans le premier bus et quand nous l’avons rejoint, il était le 8ème de la queue de 150 personnes qui attendaient devant la station. Il y avait aussi plein de bus et quand nous sommes arrivés là-haut, ça n’était pas ouvert, alors j’ai demandé à quoi ça servait d’être les premiers, mais Maman m’a dit chut en me montrant Papa qui faisait une drôle de petite danse devant l’entrée tellement il était pressé de rentrer.

 

Moi, je voulais y aller à pied depuis là où on dormait, comme tous les gens qu’on a vus marcher sur le chemin. Ça doit être super de traverser la jungle, mais mes parents n’ont pas voulu, ils ne veulent jamais faire les choses rigolotes, la prochaine fois, je viendrai seule avec mes copines comme ça, j’aurai pas besoin de tout le temps les attendre. Moi, j’étais même pas fatigué. Mais à force de faire coucou aux gens qui marchaient sur la route, pour les encourager parce qu’ils avaient l’air d’avoir envie de pleurer quand ils voyaient la file de bus qui les doublaient, j’ai fini par m’endormir dans le bus.

 

Quand on est arrivé, une dame a demandé à Papa son grand sac avec toute la nourriture qu’on avait acheté exprès pour pique-niquer. On a continué à marcher avec notre sac parce que Maman a dit que de toute façon on ne comprenait pas l’espagnol. Il y d’autres français qui ont fait pareil et moi je me suis dit que c’était super de dire qu’on ne pouvait pas comprendre et que je ferai ça à l’école, je dirai que je ne comprends pas le français quand on me demandera de faire un truc qui m’embête.

 

Après on est monté, et on ne voyait que le haut de la montagne avec plein de nuages en-dessous et j’ai pensé que c’était pas la peine de s’être levés si tôt pour voir que des nuages, vu qu’on en voit plein à Paris. Mais après, les nuages ont commencé à s’en aller et là j’ai vu plein de petites maisons pas finies et c’était super chouette, alors je l’ai montré aux parents et il y a plein d’autres touristes qui ont commencé à dire « Waouh » et aussi « oh maï god », heureusement que j’étais là pour leur montrer.

 

Du coup, tout le monde a pris des tas de photos et pendant ce temps, j’ai trouvé des lamas dans le champ à côté. Ils étaient trop mignons. Comme je sais que les lamas crachent quand ils sont en colère, j’ai eu une super idée de blague : il y a d’autres touristes qui sont venus voir les lamas et pendant qu’ils les regardaient, je leur faisais des grimaces et j’ai même dit un gros mot que j’ai appris au terminal de bus (Caramba) pour qu’ils leur crachent dessus …Mais les lama n’ont pas craché, peut-être qu’ils ne parlent pas espagnol et que les grimaces isl pensaient que c’était vraiment ma tête, alors tant pis, je leur ai fait des câlins.

 

Ensuite on est allé sur une montagne et on a commencé à monter les escaliers en pierre. Moi j’étais prête à aller tout en haut de la montagne même si c’était difficile parce qu’il fallait bien que je m’accroche aux épaules de Papa pour ne pas tomber et qu’il fallait que je baisse la tête quand il y avait des arbres. Mais quand c’est Maman qui m’a portée elle a dit que j’étais une pauvre chérie qui était trop fatiguée pour continuer alors on s’est arrêté sur un petit coin d’herbe et comme c’était beau mais qu’il n’y avait pas de lama, j’ai dormi deux heures. Pendant ce temps, Papa a continué avec mes sœurs et tout le monde les a trouvé bien courageuses d’être allées là-haut, je vois pas pourquoi, elles n’avaient même pas à bien se tenir sur les épaules de Papa puisqu’elles marchaient.

 

Moi, comme Maman m’a raconté qu’on pensait que le Macchu Pichu avait été construit pour les « acclas », les fiancées du soleil et peut-être aussi pour arrêter les peuples de la forêt que les Incas ne voulaient pas voir arriver chez eux, j’ai rêvé que j’étais la fille de l’Inca, que j’avais un perroquet apprivoisé et plusieurs lamas, plein de bijoux en or et des beaux vêtements, et qu’avec mes copines on habitait ici (mais les maisons étaient terminées et il y avait plein de jeux dedans) et qu’on se promenait dans la montagne et que c’était super chouette.

 

Quand je me suis réveillée, on pouvait faire pipi au milieu des arbres et manger notre pique-nique en faisant bien attention de ne pas laisser de miette mais comme je n’aime pas abîmer la nature, j’ai préféré attendre, sauf pour manger les bonbons que me donnaient les gens qui passaient devant nous en montant et qui trouvaient que j’étais vraiment courageuse d’être montée jusque-là.

 

Après, on est tous redescendus pour voir les maisons et les temples et on a fait des photos et on est allés tout au bout du village là où les maisons avaient des toits, parce qu’il y avait un orage qui arrivait.

Maman voulait qu’on demande à un guide de nous expliquer tout ce qu’on voyait, et pendant qu’elle est partie demander, on a discuté avec un monsieur qui racontait que quand il était venu la fois d’avant, il y avait une dame qui voulait aller aux toilettes, mais qu’il n’y en avait pas d’autres que celles de la sortie qui se trouvait de l’autre côté du site. Alors ça m’a fait penser que j’avais envie d’aller aux toilettes, Papa a fait une drôle de tête mais Maman a dit que j’étais une pauvre chérie alors Papa m’a portée sur ses épaules et on a tout retraversé. C’était dur parce qu’il y avait plein de marches et qu’il fallait bien que je m’accroche.

 

Après ça, on a tout retraversé dans l’autre sens et c’était chouette parce que tout le monde partait parce qu’il pleuvait, mais du coup il n’y avait plus de guide. On a vu le temple du soleil, et plein d’autres choses terribles…

 

Ensuite on est retournés à la sortie du Macchu Pichu, et comme je me doutais que les parents ne voudraient pas revenir à pied, je me suis endormie directement et on a repris le bus.

 

En rentrant, on est retourné à l’hôtel, à côté du 3 étoiles où voulaient aller mes sœurs, mais comme mes parents ne voulaient pas payer cher juste pour 2 toutes petites nuits, ils avaient pris l’hôtel d’à côté, qui est tout pourri. Maman, qui était la seule à vouloir une douche froide (y’a pas d’eau chaude), est sortie de la salle de bain avec du shampoing plein la tête, parce qu’il n’y avait plus du tout d’eau, même froide et j’ai appris un nouveau gros mot, pour la prochaine fois où je verrai un lama.

 

Du coup, elle a dit que les piqûres de ma sœur, c’était sûrement des puces et comme tout le monde dans l’hôtel (sauf nous) était malade, les parents ont dit que ce genre d'hôtel, c’était vraiment l’horreur et que on ne prendrait plus que des hôtels 5 étoiles. Pour une fois qu’ils reconnaissent que nous, les enfants, on a toujours raison, pourvu que ça dure !

Eh  oui, nous sommes au Pérou !

Après un petit tour sur les îles du Titicaca, nous voilà à la veille de voir enfin de nos propres yeux le Machu Picchu...

Les post sont écrits mais attendent d'être chargés... Nous le ferons probablement de Cuzco, car nous ne savons pas ce que nous allons trouver pendant ces 3 jours de "bivouac" pour le Machu Picchu !

A bientôt...

 

13 octobre, les cloches sonneront 2 fois

Aujourd’hui, nous partons allégrement vers la station de bus, car nous avons "cassé notre tirelire" pour prendre un bus de bonne renommée, et nous avons choisi les meilleures places (en haut, devant), pour admirer le paysage. Nous avons acheté nos billets hier, auprès d’un Quasimodo, qui nous a regardé d’un sale œil (le seul ouvert) lorsque nous lui avons demandé de ne pas prendre de siège pour Eugénie (comme dans toutes les autres compagnies) et qui ne nous a accordé aucune réduction.

Mais, arrivés au terminal de bon matin, la dame du comptoir de la compagnie nous fait remarquer que nos tickets sont pour ce soir…D’où le prix que nous avions payé !

Nous sommes bien décidés à prendre un bus ce matin, maintenant que nous sommes là, avec tous nos bagages ! La dame ne veut rien entendre, d’ailleurs le bus est parti et elle refuse de nous rembourser. La femme qui autorise l’accès à la plate-forme intervient pour que nous puissions partir avec le bus qui est en train de charger. Nous sommes un peu verts car avec cette compagnie, les sièges sont moitié moins chers et nous avons peur que la qualité ne soit pas au rendez-vous, mais c’est toujours mieux que rien et il semble que les bus de nos autres compagnies de prédilection soient déjà partis.

Pendant ce temps, Quasimodette engueule son mari au téléphone (nous apprenons plein de gros mots), puis essaie de nous diriger vers le comptoir d’une compagnie bien pourrie, qui part beaucoup plus tard. Quasimodo arrive sur ces entrefaites, sa femme l’insulte puis le frappe, il lui rend son coup, la femme pleure, les gens qui nous entourent rient, la contrôleur en profite pour nous conduire au bon guichet pour l’enregistrement….

Quasimodo nous aide à charger les sacs dans le bus et nous présente ses excuses, nous nous installons dans le bus, sièges cama en cuir, c’est pas si mal, le bus roule à 2km/heure le temps de traverser le marché et là… Quasimodo fait irruption dans le bus et nous enjoint de retourner au terminal prendre le bus pourri de 12h. Quasimodette a dû lui faire sa fête ! Hors de question, bien entendu, nous expliquons que nous avons payé beaucoup plus cher que le prix normal de ce bus et que nous ne bougerons pas.

En apprenant le prix que nous avons payé, le steward du bus est furieux, Quasimodo lui a extorqué des places au rabais en arguant que nous étions de pauvres touristes égarés, et les passagers de l'étage descendent  en demandant quand le bus va se décider à partir…Tout le monde étant ligué contre lui, Quasimodo prend la fuite, il va se faire sonner les cloches … Est-ce la fin de cette histoire ? Nous l’espérons… 

 

Suite de la journée : il est conseillé d’effectuer le trajet Puno – Cuzco de jour pour profiter du paysage. C’est un peu dans la lignée de ce que nous avons vu en arrivant à Puno : des hameaux très modestes au milieu de paysages fantastiques, des femmes en tenue traditionnelle conduisant leurs quelques moutons, des montagnes aux couleurs changeantes, au loin des neiges éternelles…

Nous bénéficions d’un « plus » dans ce car (finalement vraiment bienl) : les vitre d’un côté du car sont recouvertes d’un film plastique vert sur une fenêtre, marron sur une autre, qui donnent aux paysages une nouvelle couleur… Nous passons des heures à regarder le paysage défiler en changeant de ton au gré des fenêtres !

 

Arrivée à Cuzco, l'hôtel dont nous avons l'adresse surplombe la place (il y a une terrasse !), il doit être référencé dans les guides japonais au vu de la clientèle manga ! C'est une super adresse (donnée par le jeune japonais croisé sur le lac Titicaca), c'est décidé, désormais, nous prendrons les guides japonais.

 

Nous allons faire un tour sur la place avant d'aller dîner, oh, mais une messe avec l'évêque commence justement, trop de chance (enfin, ça dépend pour qui...), une très belle chorale entonne l'alleluia chanté à Poussan, c'est un joli signe à cette date importante pour moi...

A la sortie, nous discutons avec un choriste, qui nous di que les Péruviens aiment beaucoup le groupe français "Indochine" !

Les îles du lac Titicaca (2)

Migraine pour moi au réveil, après une nuit un peu difficile à 3 dans le lit avec Eugénie, dommage il y avait des pancakes…chaque hôte raccompagne ses invités jusqu’au port, nous reprenons le bateau direction Taquile.
Nous avons de la chance, l’accostage se fait par le côté chemin de l’île et non par le côté des escaliers,(il y en a près de 600 pour atteindre la place).

 

Nous suivons à la file indienne le chemin, en croisant des habitants de l’île qui portent de lourdes charges sur leurs dos, des outils rustiques pour aller travailler aux champs, du bois, qui conduisent leur troupeau ou qui filent.

Leur costume indique s’ils sont mariés ou non et donne différentes informations sur leur identité.
Dans cette île dont la spécialité est le textile, ce sont plutôt les hommes qui filent, en tout cas, ce sont toujours les femmes qui vendent les jolies petites marionnettes ou les gants en laine d’alpaga. L’ile nous fait penser à Porquerolles (spéciale dédicace Christelle !), les mêmes odeurs de girofle, une très belle vue sur l’eau, difficile d’imaginer qu’on se trouve à plus de 4000m au-dessus du niveau de la mer.

 

La répartition des touristes dans les restaurants est gérée par le chef du village, afin que chaque famille puisse à son tour bénéficier de la manne touristique (mais nous ne déjeunons pas là...).

 

Nous redescendons ensuite côté escalier, en effet, c’est plus facile dans ce sens là ! Surtout pour Eugénie qui donne la main à chacun de ses parents et dévale les escaliers 3 par 3, en imitant le cri de tous les animaux croisés. La vue est superbe de cette île autrefois appelée « fleur des incas » (je ne sais plus le nom quechua), du nom de la fleur rouge d’un arbre qui fleurit toute l’année. (Talquile est le nom de l’Espagnol qui est venu coloniser l’Ile, moins poétique...).

 

Au retour, nous discutons avec nos compagnons de bateau de toutes les nationalités (Italiennes, Japonais, Anglais, Péruvien de Lima…),- auxquels Eugénie prétend s’appeler « bébé chien », ce que certains doivent encore croire - le jeune Péruvien nous raconte quelques légendes incas. Il fait beaucoup plus chaud que la veille, nous avons troqué nos blousons pour des T-Shirts et nous profitons pleinement de la lente traversée sur le lac sacré des incas.

 

Petite escale déjeuner sur les île de Uros, qui semblent désertées à cette heure et retour à Puno, où nous passons au terminal en moto-taxi et rentrons à l’hôtel en vélo-taxi, mode de transport de loin le plus agréable de tous ceux testés. D'un point de vue confort pour nous. Par contre, notre conducteur, plus très jeune, était à deux doigts de trépasser dans les nombreuses côtes ; en fait, c'est horrible comme mode de transport !

Les îles Uros - Un paradis artificiel ?

Après avoir pris les renseignements au bureau d’informations touristiques, nous nous apprêtons à partir de l’hôtel prendre le bateau pour découvrir quelques îles du Titicaca. Le réceptionniste nous colle une pression d’enfer pour partir avec leur excursion, et comme nous commençons à être en retard (Eugénie ne veut partir de l’hôtel que si c’est pour prendre un bus de là-haut de en-bas…) et que la différence de prix entre y aller seuls ou avec un guide est toute petite, nous acceptons.

Nous partons sans grand enthousiasme, Arc’hantael a mal au cœur et sur des forums, cette excursion est décrite comme très touristique et gâchée par les enfants qui harcèlent les voyageurs pour leur vendre des broutilles.

Nous sommes tout de même bien contents de naviguer sur le lac Titicaca, le lac sacré, d’où est censé être sorti le premier Inca.

Nous arrivons sur les îles Uros, décrites comme des Disneyland sur eau, avec leurs différentes îles superficielles où les habitants n’habitent plus et ne viennent que pour faire leur show. Puisque nous le savons, nous profitons du show : accueil des passagers de chaque bateau sur une petite île, démonstration par le « chef  de l’île » de la façon dont l’île est construite, explications sur la façon de vivre de leur peuple, proposition d’objets artisanaux et petit tour sur des barques joliment décorées.

Les îles sont faites avec 1,50m de racines d’une plante qui leur sert à tout et dont nous avons oublié le nom, qui sont ensuite recouvertes de branches « vertes ». L’île est amarrée avec une grosse pierre pour ne pas se retrouver de l’autre côté du lac. Les branches sèches servent à construire les maisons et les barques. La plante fraîche s’épluche comme une banane et se mange ; elle sert également de combustible pour le feu. Chaque famille peut construire son île et elle est aidée par ses voisins.

 

Les filles adorent le tour dans la barque et sont séduites par ces îles. Quant à nous les adultes, comme nous sommes en basse saison, qu’aucun enfant ne vient quémander comme décrit sur les forums, que nous avons besoin d’acheter un bonnet pour Eugénie et que les prix sont inférieurs à ceux vus dans les boutiques de Puno, tout cela nous convient pas mal.

 

C’est parti pour 4h de navigation…Les autres passagers se demandent qui sont ces huluberlus qui gesticulent en tout sens, rient et se disputent…Nous sommes seulement en pleine partie de cranium, le meilleur remède pour faire oublier aux filles leur mal de cœur. Nous montons aussi admirer le lac depuis le toit du bateau, bien couverts car il y a du vent, Eugénie a l’air d’une vraie péruvienne avec son bonnet (le reste du temps, impossible de la confondre, les filles péruviennes sont toujours impeccablement coiffées…).

Nous sommes disséminés dans les familles d’accueil de l’île d’Amantani. Un homme vient chercher notre famille et Mickael, un anglais, et nous commençons à monter en direction de la maison, ça grimpe dur, les moutons nous suivent l’œil torve, Eugénie leur fait un cri de lapin crétin auquel ils répondent…

 

Enfin arrivés, nous prenons possession de la chambre avec 3 lits larges, c’est moins roots que nous ne l’imaginions, il y a même l’électricité ! Uniquement dans notre chambre, Mickaël sera quant à lui aux bougies.

Pendant qu’Arc’hantael et Sixtine partent découvrir les environs, nous nous asseyons avec Eugénie dans le champs auprès d’une vieille femme qui file. Nous papotons, elle en quechua, nous en français, il fait beau, nous avons une vue splendide sur le lac.

Nous goûtons à cette impression d’être hors du temps….jusqu’à ce que notre hôte nous appelle pour nous servir un délicieux déjeuner : soupe de quinoa, plat de différentes variétés de pommes de terre, carotte et tubercules non identifiées, maté de mounia dont l’odeur évoque celle du thym. Les grandes ont mis du temps à arriver, se sentant comme chez elles sur cette île accueillante.

 

Le groupe a rendez-vous en haut de la montagne, nous reprenons l’ascension de l’île en direction du temple de PachaTata, la divinité masculine, pour y regarder le coucher de soleil. Pendant que nous crachons nos poumons dans la montée qui n’en finit plus, des dizaines de femmes nous doublent, avec leur aguayo sur le dos débordant de leur production artisanale, pour pouvoir nous les présenter en haut de la colline. Heureusement que nous nous sommes acclimatés à l’altitude, nous doublons à notre tour d’autres voyageurs dont la tête tourne trop pour suivre le rythme.

 

Lors de la Saint-Sébastien, les 10 communautés de l’Ile se retrouvent pour prier pour que l’année soit faste. Le village se divise en deux groupes : ceux qui escaladent la colline menant au temple du Pachatata et ceux qui vont sur celle menant au temple de la PachaMama. Si ceux de la PachaTata arrivent les premiers au milieu de la colline, l’année sera sèche, sinon, elle sera bonne pour l’agriculture. Gageons qu’ils trichent chaque année…

Arrivés au temple, les villageois en font trois fois le tour pour prier pour que la récolte soit bonne. Peut-être que maintenant ils en rajoutent un pour que les touristes soient nombreux et qu’ils soient généreux, car à voir le nombre de voyageurs parvenus en haut de la colline, le tourisme est probablement désormais la première source de revenus de l’Ile.
C’est d’après nous le bon endroit pour faire des petites emplettes et compléter notre équipement anti-froid et je repars avec un magnifique pull vert, tandis que les filles réussissent à dégotter des chevaux pour faire un petit tour.

 

La vue est magnifique et le coucher du soleil projette des couleurs pastel sur les roches tout au long de notre retour à la casa. Nous sommes bien fatigués et irions bien nous coucher après le bon dîner servi par notre hôte, mais une petite fête est organisée par la communauté qui portera à cette occasion les habits traditionnels. Notre hôte tente de nous dissuader d’y aller, mais la curiosité et l’enthousiasme d’Eugénie à l’idée d’aller danser nous poussent à bouger, d’autant qu’il nous dit que nous irons seuls et que nous pensons ne pas le déranger si nous y allons.

Il fait nuit, il faut de nouveau grimper pour rejoindre la salle des fêtes de la communauté, c’est notre hôtesse qui nous accompagne, apparemment tenue de venir faire de la figuration si ses invités participent. Nous rejoignons sans la salle éclairée par des néons quelques touristes en habits locaux qui se demandent ce qu’ils font là…Les musiciens après de longues minutes d’attente se décident à interpréter une vraie musique locale : la Bamba ; notre hôtesse nous invite à danser la ronde, Eugénie trouve ça génial, puis nous nous enfuyons sous la voûte étoilée pour quelques heures de sommeil avant le lever matinal.

Du bus, du bus, et encore du collectivos...

Trajet Calama - Arica : 8h, partis le soir, arrivés à 6h du matin, nous sommes frais et dispos pour enchainer sur le trajet Arica-Tacna (passage de la frontière péruvienne) en collectivos, c'est-à-dire taxi collectif, mais que nous remplissons à nous tous seuls.

Flûte, il est encore 6h quand nous arrivons à Tacna, puisqu'il y a 2h de moins au Pérou qu'au Chili, tout est fermé.

Le comptoir de la compagnie "Cruz del Sur" dont tout le monde nous vante les mérites n'ouvre que dans 3h...et on nous explique que les départs pour Puno se font d'un autre terminal...Nous nous décidons donc pour l'autre terminal et prenons le premier bus qui part pour Puno, car nous avons envie d'arriver tôt là-bas.

C'est raté ..! On aurait pu s'en douter, en voyant le nom de la compagnie : heroes del Pacifico, c'est presque héroïque de faire ce trajet avec cette compagnie. Enfin, en terme de temps de trajet, parce que sinon, c'était une expérience plutôt intéressante. 

Le car s’avère être un omnibus, qui se fait arrêter tous les 4 chemins par la police pour des contrôles de bagages. Nous partageons la vie des péruviens (des campaneros : Les femmes avec leurs jupes et le petit chapeau posé sur la tête, les hommes fleurant "bon" la coca, voire la chicha), car le bus est plein, mais pas un seul autre touriste ne s'y est risqué...Pas de film (on regretterait presque), les toilettes pas glop sont réservées aux petits pipis et il n'y a pas d'arrêt banos (les péruviennes du bus s'en fichent : comme en Bolivie, les femmes partent se promener dans un champs et se servent de leurs multiples jupons comme de paravents, hop, ni vu ni connu). A plusieurs arrêts, une personne monte pour haranguer la foule, l'un pour nous fourguer des barres de chocolat (on en aura besoin), l'autre pour vendre un remède miracle après avoir passé 45 minutes à nous décrire sur un ton catastrophiste tous les maux dont nous allons souffrir, nous pauvres fous, qui mangeons et vivons n'importe comment . Ah si, il y a une pause pour le déjeuner, à côté des cochons, manque de pot, on avait déjà mangé du pain, on n'avait plus faim pour le sandwich au poisson.

Le paysage est magnifique. C'est fou, ça, personne ne nous avait dit que ce serait aussi beau. Du coup, au bout de quelques heures, comme c'est de plus en plus beau, nous nous décidons à sortir l'appareil photo et notre voisin, fier que cela nous plaise, nous explique ce devant quoi nous passons. Nous ne comprenons à peu près rien, mais c'était vraiment sympa.

La route est belle et sinueuse. Alors que nous les parents la trouvons de plus en plus belle, Sixtine la trouve de plus en plus sinueuse. Grâce à un bon réflexe de Laurent, nous évitons de peu l'arrosage des voisins. Et puis, au bout de quelques temps, le lac Titicaca se révèle à nous. C'est splendide. De temps en temps, des passagers descendent, dans ce qui nous semble être au milieu de nulle part, mais dans des décors fabuleux. On les suivrait bien (surtout les filles qui sont prêtes à finir à pied).

Soudain, une ville. Tous les péruviens descendent. Mais ce n'est pas Puno, alors nous restons sagement dans le bus, bien qu'il soit déjà 17h et que nous commencions tous à en avoir un peu ras la casquette, d’autant qu’on aurait dû déjà être arrivés. Jusqu'à ce que l'homme de ménage nous découvre et que le chauffeur vienne nous expliquer que bon finalement, le bus ne partira à Puno que vers 19h30. Sage décision de sa part de vouloir se reposer s'il est fatigué, mais comment dire, cela ne nous arrange pas des masses de passer 2h30 à attendre dans une gare routière, reprendre la route de nuit et arriver à pas d'heure à Puno.

Du coup, le chauffeur, compréhensif nous paye un taxi chargé de trouver un "mini-bus" dans la ville, qui partirait à Puno.

Il le trouve, le paye, nous fait passer devant la file des personnes qui attendent pour monter, nous chargeons nos bagages aves les sacs de patates à l'arrière, nous montons dedans et là, nous nous rappelons ce qu'est un vrai bus local, un peu comme ce qu’on a connu en Bolivie.

Nous avons la chance d'être assis, pas comme les 15 personnes qui s'entassent entre les rangées. De ce fait, au premier contrôle de police, l'agent observateur fait descendre les passagers debout, les compte et leur demande de rester sur le bord de la route. Ils lui expliquent qu'il n'y a pas d'autres bus, il tergiverse, ils négocient, bref, nous nous attendons à être bientôt doublés par notre bus initial. 

Du coup, en arrivant de nuit vers 19h30, nous n'avons plus envie d'aller aux renseignements trouver l'hôtel qui nous avait été conseillé mais dont nous ne connaissons pas l'adresse exacte, nous faisons confiance au taxi, qui nous dégotte un hôtel à côté de la Place d'Armes, à un prix correct et avec de l'eau sûrement chaude quand on prend sa douche assez tôt.

OUF ! Nous voilà donc au Pérou.

 

Voici les prévisions de la semaine de notre situation actuelle

Bangkok Thailande

Météo Bangkok © meteocity.com

Et celle de notre prochaine destination.

Colombes - FRANCE

Météo Paris © meteocity.com