Le choix de Perama s’étant fait un peu par élimination (moins cher que les vols par des compagnies aériennes ailleurs black-listées, et plus confortable que le bus de 26h, après un trajet déjà bien fatigant depuis le Cambodge).
Mais du coup, nous ne sommes pas appesantis sur le programme, ni sur les menus, parcourus 3 mois auparavant, et qui nous avaient semblés globalement corrects.
C’est donc lestés de provisions pour 3 jours, au cas où des pirates somaliens piqueraient tout le riz du bateau, que nous avons embarqué à bord du bus.
Cinq minutes après être montés : on nous annonce un arrêt d’une demi-heure au centre commercial pour acheter ce dont on pourrait avoir besoin sur le bateau.
Il ne faut jamais trop nous forcer pour ajouter des sacs à notre douzaine de bagages et nous sommes donc repartis avec une paire de tongs « fée clochette » pour Eugénie, (pour remplacer celle dont nous avions réussi à nous débarrasser au Cambodge) et de nouvelles provisions de bouche, on ne sait jamais, des fois qu’on découvre que les pirates ont laissé à bord un tigre du Bengale, qu’il faudrait apprivoiser à coup d’offrandes (oui, on a lu l’histoire de Pi).
Un petit tour à un village de potiers, où, après la démonstration, on avait le choix entre faire pipi ou acheter des poteries (avec toutes ces femmes, ils ne risquaient pas de faire fortune…). La démonstration était paraît-il organisée car les gens ne croient pas que les poteries sont faites à la main. Sauf, qu’entre celle qui a été fabriquée et celles qui étaient vendues, il n’y avait pas grand-chose en commun, alors la démonstration n’était pas très probante, mais bon… c’était tout à fait intéressant, notamment pour Sixtine qui veut se lancer dans l’art de la poterie l’année prochaine. On lui a bien mis la pression sur le type de cadeaux qu’on attend maintenant qu’on a vu tout ce qu’on pouvait faire avec un peu d’argile;-)
Pour éviter qu’on défaille, le conducteur nous a ensuite distribué des gâteaux au riz fourré banane que les files ont globalement appréciés, puisqu’elles ont attendu au moins une bonne minute de mastication avant de dire « beurk, c’est dégoûtant » « je vais vomir » et « ce ne sont pas les gâteaux que je préfère », selon leur degré respectif de politesse.
Puis, nouvel arrêt au bureau de Perama, pour voir comment ils fabriquent les bateaux (pas du tout rassurant d’après moi), et manger des bananes frites.
Une fois montés à bord, le GO en chef nous a présenté les membres de l’équipage et a parlé des menus…il nous a dit qu’il n’y aurait pas de fruits servis, sauf aux petits-déj et de la pastèque aux autres repas. Ça nous a plutôt rassurés, car parti comme ça l’était, on pensait se faire des repas type pâté de banane, poulet cuit sauce banana et banana split en dessert.
Lors de l’installation dans les cabines, le GO a bien pris soin d’expliquer aux enfants que les victuailles (sodas, chips) présentes dans les paniers étaient gratuites et distribuées tous les jours -uniquement pour les cabines-. Moi qui m’inquiétais de leur niveau d’anglais ai été rassurée, elles ont tout de suite bien compris. – En revanche, elles ne comprennent pas quand je leur dis, "ni soda, ni chips". Seraient-elles en train d’oublier le français ?-
Et maintenant, après un déjeuner succulent et un dîner composé d’un buffet complet et suivi d’une distribution d’épis de maïs pour la veillée, je me demande si après nous avoir engraissés pendant 3 jours, ce n’est pas les passagers qu’ils vont faire rôtir au dîner festif du dernier soir…
Un truc marrant sur le bateau, c’est le pourcentage de femmes parmi les passagers. 7 hommes ou petit garçon (non, Eugénie, Aleksander n’est pas une fille, même s’il a les cheveux longs), et 22 femmes ou petites filles (non, madame, Eugénie n’est pas un garçon, même si elle a un T-Shirt marron). Pas très pratique pour les douches, ça. Et, en cas de naufrage, est-ce qu’on inverse le célèbre règle « les femmes et les enfants d’abord ? ».
En tout cas, j’en tire 3 conclusions possibles :
Et une dernière, qui peut servir, on ne sait jamais : pour une femme, à moins de vouloir séduire un homme indonésien (l’équipage n’est composé que d’hommes), pas la peine d’essayer de
ramener un Prince Charmant, vu qu’en plus, tous les hommes touristes sur le bateau sont en couple.
Par contre, pour les hommes célibataires, bon plan : 3 jours sur le bateau, plein d’occasions de montrer qu’on est résistant à la
douleur (même pas peur des méduses, moi), galant (voulez-vous une (de mes 50) canette(s) de coca ?) bilingue (au moins 7 nationalités représentées), bon danseur et bon chanteur (folle soirée
d’hier) et courageux (même pas peur des dragons, moi. Surtout quand ils ont mieux à faire que manger des touristes = en ce moment, saison des amours).
Moi je dis, Perama, « C’est le transport et beaucoup plus que ça ! »